Plus de 98% des bords de lacs et rivières du Québec sont enclavés par la propriété privée

Référence : https://www.ledevoir.com/environnement/876412/moins-98-bords-lacs-rivieres-quebec-sont-inaccessibles

Bientôt, il y a de fortes chances qu’il ne sera plus possible d’accéder aux lacs et rivières du Québec sauf si vous êtes un riverain. Une étude récente qui se fonde sur les cadastres municipaux et l’évaluation foncière est la première à cartographier cette situation.

92 Municipalités et 15 des 17 régions administratives ont été cartographiées. L’étude révèle qu’approximativement 90% des lacs et rivières sont enclavés par la propriété privée et donc fermés au public. Les bords de l’eau restants sont tout simplement impraticables!

Pourtant, notre code civil précise que la circulation sur les lacs et rivières du Québec est “garantie”, à condition de pouvoir y accéder légalement!

Il y a longtemps que les chercheurs s’inquiètent de la privatisation des accès aux lacs et rivières du Québec. Pourtant, l’eau est publique et doit demeurer accessible à l’ensemble de la population. Les lacs et rivières du Québec sont un héritage collectif majestueux qu’il faut préserver.

D’un point de vue historique, cette privatisation des accès aux plans d’eau du Québec n’a pas toujours été. Jusqu’en 1850, toutes les rives étaient libres sur plusieurs mètres en raison du droit de “halage”, une bande riveraine servant aux navigateurs qui souhaitaient tirer leur embarcation sur la rive. Cette loi a disparu en 1850 en faveur d’une loi sur l’agriculture.

Les responsables de l’étude ont également découvert que certaines villes et municipalités restreignent l’accès aux lacs et rivières par des pratiques douteuses d’un point de vue légal.

Parfois, il faut se remettre en question. Prenons l’accès à la plage municipale de North Hatley. En tant que non-résident, il en coûte 10$ pour un adulte et 5$ pour un enfant. J’ai 3 enfants, cela me coûte 35$ pour accéder à la plage de North Hatley. En cas d’achalandage, l’accès peut être réservé uniquement aux résidents de North Hatley et du Canton de Hatley. 

En dehors des heures d’ouverture, les résidents de North Hatley peuvent accéder à la plage à l’aide d’une puce électronique accessible à l’hôtel de ville de North Hatley. En contrepartie, les deux plages de Magog sont entièrement gratuites tout l’été. 

Référence : https://www.northhatley.org/fr/communaute/sports-et-loisirs/plage-et-tennis/

Je suis d’accord que la plage de North Hatley est très petite. C’est sans doute la raison qui nous force à prioriser les résidents. Cependant, lorsqu’on observe bien, il n’y a aucun autre accès prévu et organisé pour les non-résidents. Bien que certains résidents ne veulent pas “d’étranges” au village, il reste que le lac appartient à la population.

Il reste alors le quai fédéral où les gens peuvent se baigner. Le parc de la rivière n’étant pas un endroit où il est réellement possible de se baigner. La petite plage à côté du pont piétonnier est aussi interdite de baignade.Finalement, il y une minuscule parcelle de plage accessible au public juste à côté du quai fédéral. Aucune affiche interdisant la baignade malgré des “oui dires” qu’elle était dorénavant privée.

En plus, si vous désirez  désirez obtenir une vignette de mise à l’eau pour votre bateau, vous devez prouver que vous avez accès à un quai. Sans quoi, vous n’avez pas droit à la vignette et vous devez payer 60$ par jour pour monter et descendre votre embarcation sur le lac Massawippi. 

Le site de la municipalité de North Hatley précise :
Une vignette pour non-résident est émise lorsque celui-ci possède une preuve d’amarrage ou de location à North Hatley. Sans cette preuve, aucune vignette de saison ne sera remise.

Référence : https://www.northhatley.org/fr/communaute/sports-et-loisirs/marina-et-quai-public/

La terrain situé juste à côté du quai fédéral a été aménagé par l’Association pour la protection du lac Massawippi. Un merveilleux endroit à découvrir!

La recherche de l’équilibre est un défi constant dans la vie. Il en va de même pour la protection des plans d’eau du Québec. Comment arriver à éviter la privatisation tout en protégeant notre écosystème? Un défi de taille!

Certes, rien n’est parfait. D’ailleurs, je me questionne en tant que riverain quant à l’accès public aux plans d’eau du Québec pour nos générations futures.

Sur ce, bonne réflexion! 

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