Sachez que je ne suis pas un biologiste alors, assurez-vous de faire vos recherches. Il s’agit d’un résumé de ma recherche personnelle.

Afin de mieux comprendre le phénomène des moules zébrées, j’ai rencontré et questionné quelques amis biologistes ayant une expertise sur les espèces envahissantes. Ma principale question était de savoir s’il est possible d’éradiquer la moule zébrée d’un plan d’eau.

Rapidement, la réponse est claire, c’est peu probable! En fait, la moule zébrée se reproduit exponentiellement vite. Une femelle produit 1 million d’œufs par saison avec un taux de survie de 10%. Possiblement que des technologies futures permettront de l’éradiquer sans impacter l’écosystème, mais ce n’est pas encore le cas.

La moule zébrée contribue habituellement à éclaircir l’eau puisqu’elles sont d’excellents filtreurs. Pour faire simple, un lac plus clair laisse passer plus facilement les rayons du soleil qui permettent la prolifération d’algues dont certaines peuvent être toxiques. Cela contribue à perturber l’écosystème comme remplacer des espèces natives du plan d’eau.

Sans oublier que la moule zébrée cause des problèmes économiques tels le colmatage des installations comme la station de pompage par exemple.


Voici des exemples de plans d’eau ayant été envahis par la moule zébrée (fournis par chatgpt):

Lac Michigan (États-Unis)

  • Après l’invasion des moules zébrées dans les années 1980, la transparence de l’eau a doublé en moyenne.
  • Les moules filtrent environ 1 milliard de litres d’eau par jour dans ce lac.
  • Cela a permis à plus de lumière d’atteindre le fond, favorisant la croissance des plantes aquatiques.

Lac Érié (États-Unis/Canada)

  • La clarté de l’eau s’est améliorée localement après l’arrivée des moules.
  • Cependant, cette clarté a aussi favorisé la prolifération d’algues toxiques comme Microcystis, qui produisent des toxines nocives pour les humains et les animaux.

Comme vous savez, j’aime demander à chatgpt ce qu’il connaît. Je lui ai demandé s’il croit qu’on peut éradiquer la moule zébrée d’un plan d’eau. On ne peut que réduire ses impacts.

Voici sa réponse : 


En bref : non, on ne peut pas éradiquer complètement la moule zébrée une fois qu’elle est établie dans un plan d’eau naturel. Toutefois, on peut limiter sa propagation et réduire ses impacts.

  • 1 femelle adulte pond jusqu’à 1 million d’œufs par an.
  • Environ 1 % survivent jusqu’à l’âge adulte.
  • Les moules atteignent la maturité en 1 an.
  • Elles vivent environ 3 à 5 ans.

En 5 ans, la population peut théoriquement passer de 10 individus à plus d’1,4 milliard.

En réalité, des facteurs comme la nourriture, l’espace, les prédateurs et les actions humaines ralentissent la croissance, mais le potentiel invasif est énorme. C’est ce qui fait des moules zébrées un fléau environnemental redouté.

Croissance sur 5 ans (avec une petite population de départ)


Pourquoi est-ce si difficile à éradiquer ?

La moule zébrée (Dreissena polymorpha) est une espèce aquatique envahissante extrêmement résistante, avec des caractéristiques qui rendent l’éradication presque impossible :

  • Elle se reproduit très rapidement (jusqu’à un million d’œufs par femelle par an)
  • Elle peut se fixer solidement à presque n’importe quelle surface (bateaux, roches, infrastructures)
  • Ses larves (véligères) sont microscopiques et peuvent se déplacer librement dans l’eau
  • Elle n’a pas de prédateurs naturels efficaces dans les plans d’eau où elle est envahissante

Existe-t-il des méthodes d’éradication ?

Voici les méthodes connues, mais elles sont limitées et rarement efficaces à grande échelle:

1. Produits chimiques (biocides, chlorines, etc.)

  • Utilisés dans des environnements contrôlés (ex. : systèmes d’eau industriels)
  • Pas adaptés aux lacs ou rivières : trop de dommages aux écosystèmes

2. Traitements physiques (drainage, congélation, désoxygénation)

  • Efficaces dans des petits plans d’eau fermés ou des conduites d’eau
  • Impossible à appliquer à grande échelle (ex. : lacs, fleuves)

3. Contrôle biologique (prédateurs, parasites)

  • Expérimental : certains poissons ou bactéries sont étudiés
  • Risque élevé d’introduire d’autres espèces problématiques

Ce qu’on peut faire réaliste et utilement :

1. Prévenir la propagation

  • Laver les bateaux, moteurs, remorques, kayaks, etc.
  • Vider et sécher les embarcations avant de changer de plan d’eau
  • Campagnes d’information publique

2. Atténuer les impacts

  • Nettoyer les prises d’eau et infrastructures régulièrement
  • Protéger les habitats sensibles
  • Surveiller les populations par des programmes de suivi

En résumé :

  • Éradication totale : pratiquement impossible une fois la moule zébrée bien établie dans un plan d’eau naturel.
  • Contrôle, prévention et réduction des dommages : les seules approches viables à l’heure actuelle.

Évidemment, toutes les embarcations représentent un risque de contamination lorsqu’elles ne sont pas lavées. En effet, une moule zébrée peut se coller en quelques heures à peine sur une embarcation grâce à ses filaments byssaux (comme de petits fils très solides).


Malgré les stations de lavage qui s’efforcent de nettoyer les embarcations, cela n’est pas infaillible puisque bien des bateaux ont des viviers et des ballasts. Les viviers permettent de pomper de l’eau du lac dans un compartiment du bateau afin d’y placer les poissons que l’on pêche pour les garder vivants. Les ballasts sont d’énormes réservoirs d’eau qui pompent de l’eau dans le bateau afin d’ajouter du poids pour créer une vague de surf. 

Les bateaux de wakesurf remplissent leurs ballasts d’eau avant la session de surf. Lorsque la session est terminée, le bateau pompe l’eau en dehors du bateau afin de réduire son poids et lui permettre de rentrer. Un bateau de wakesurf peut pomper entre 800 et 3000 litres d’eau en moins de 5 minutes.

Les bateaux de wakesurf qui se promènent d’un plan d’eau à l’autre rendent la décontamination difficile puisqu’ils absorbent des espèces envahissantes dans leurs ballasts malgré qu’ils pompent l’eau avant leur sortie du lac, ces espèces peuvent demeurer dans le réservoir et être renvoyées dans un autre plan d’eau lors d’une prochaine sortie de surf. 

Il en va de même avec les viviers des pêcheurs, ils doivent être vidés dans le même plan d’eau et sécher complètement avant de pomper à nouveau et rejeter l’eau dans un autre plan d’eau. 

Idéalement, les stations de lavage doivent nettoyer les viviers et les ballasts ce qui, par exemple, n’a jamais été fait dans le cas de mon bateau de pêche. Est-ce qu’on lave les ballasts des bateaux de wakesurf? J’en doute! D’ailleurs, il faudra bien conscientiser les gens si on installe des stations de lavage en libre-service. Ceux-ci devront laver leurs viviers et leurs ballasts. D’ailleurs, peut-on laver une ballast? D’après mes recherches, c’est faisable.

Voici comment nettoyer les ballasts d’un bateau de wakesurf selon chatgpt :


Comment nettoyer les ballasts :

1. Vidanger complètement

  • Après chaque sortie, vide tous les ballasts à l’aide du système de pompes.
  • Laisse les réservoirs ouverts (si possible) pour les sécher à l’air.

2. Rinçage à l’eau douce

  • Si tu as un accès, fais circuler de l’eau douce propre à travers les ballasts pour les rincer.
  • Certains bateaux permettent ce type de rinçage via une prise d’eau dédiée.

3. Utiliser une solution désinfectante (si nécessaire)

  • Mélange d’eau et de vinaigre blanc ou solution douce désinfectante (suivre les recommandations locales).
  • Laisse agir 10 à 20 minutes, puis rince à fond.
  • ⚠️ Ne jamais utiliser de produits trop agressifs qui pourraient endommager les pompes ou les joints.

4. Séchage

  • Idéalement, laisse le bateau au sec pendant au moins 5 jours dans un endroit chaud/ensoleillé. Les larves ne survivent pas bien à la dessiccation.

À éviter

  • Ne jamais relâcher de l’eau de ballast dans un autre lac ou rivière sans l’avoir vidangée et nettoyée : c’est l’un des principaux vecteurs de propagation.

Pourquoi les bateaux de wakesurf sont problématiques?

Les bateaux de wakesurf utilisent un système de ballast (réservoirs d’eau) pour s’alourdir et créer une grosse vague. Voici le problème :

1. Eau embarquée = eau contaminée

  • Le ballast est rempli d’eau du plan d’eau où le bateau navigue.
  • Cette eau peut contenir :
    • Larves de moules zébrées (microscopiques)
    • Fragments de plantes aquatiques comme le myriophylle
    • Autres micro-organismes envahissants

2. Transport interlacs

  • Lorsque le bateau est transporté d’un lac à un autre sans vidange et désinfection complète du ballast :
    • Il libère les espèces dans un nouveau plan d’eau
    • Et contribue ainsi à leur introduction et propagation

Appuis scientifiques

Des études menées au Québec, en Ontario et aux États-Unis ont démontré que :

  • Les systèmes de ballast sont très difficiles à vider complètement
  • Les larves de moules zébrées peuvent survivre plusieurs jours dans un ballast humide
  • Certains bateaux transportent jusqu’à des milliers de litres d’eau contaminée

Exemples concrets

  • Des introductions de moule zébrée et de myriophylle à épis ont été liées au transport de bateaux entre plans d’eau, y compris ceux utilisés pour les sports nautiques comme le wakesurf.
  • Plusieurs organismes de bassins versants et municipalités ont renforcé les contrôles pour ces types de bateaux :
    • Inspections
    • Stations de lavage obligatoires
    • Interdictions d’accès aux lacs sensibles

C’est en octobre 2021, le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs du Québec a annoncé “officiellement” la présence de larves et de juvéniles de moule zébrée dans le lac Massawippi (nord et sud du lac). D’après plusieurs experts, la moule zébrée était déjà présente dans le lac Massawippi avant 2021.

En conclusion, une fois que la moule zébrée est introduite dans un plan d’eau qui possède les conditions pour favoriser sa reproduction, il est presque impensable de l’éradiquer. 

D’ailleurs, le lac Massawippi est un endroit parfait pour la reproduction de la moule zébrée grâce son pourcentage important de calcium dissous et un pH adapté. Ce qui rend le lac Massawippi plus vulnérable à la reproduction rapide des moules zébrées.

D’ailleurs, des plongées réalisées en mars 2025 ont montré des moules actives, ouvertes et réactives, même sous la glace, démontrant une adaptation exceptionnelle à Massawippi Québec.

En théorie, la moule zébrée ne peut pas croître sans fin à cause des limites de nourriture, des prédateurs ou encore de la maladie. Ce phénomène s’appelle la capacité maximale stable. D’ailleurs, les moules zébrées se compétitionnent entre elles, enfin un point positif!  

Sur ce, il ne semble pas y avoir de solution miracle pour éradiquer la moule zébrée et surtout, dans le lac Massawippi. Espérons que la moule tombe malade et disparaisse un jour!

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